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 LA CATHEDRALE  ET SES DEMONS
Peintures de Jean-Luc Braesch

Textes de Michèle Romby

 

 

 

 

 

RETOUR  A  STRASBOURG…

 

MADE IN ALSACE : Jean-Luc Braesch, l’équipe Made in Alsace vous a découvert il y a longtemps déjà, lors d’expositions et là nous revenons vers vous pour vous faire découvrir à nos lecteurs. Qui êtes-vous ?

 

JEAN-LUC BRAESCH : Diplômé de l’École des Arts Décoratifs, après avoir passé une grande, trop grande partie de ma vie dans la publicité à Paris, je suis revenu en Alsace que je redécouvre avec des yeux neufs, et où je peins enfin pour moi. J’ai exposé au « Salon des 40 » de 2019 à Saint-Louis près de Bâle puis à « la Cour des Boecklin » en 2021.

 

MADE IN ALSACE : Puisque l’on parle d’expositions, nous avons découvert un temps votre « redécouverte » des châteaux d’Alsace, mais surtout votre regard sur les gargouilles. Dites-nous en plus.

 

JEAN-LUC BRAESCH : J’ai commencé par peindre plusieurs châteaux d’Alsace pour illustrer la couverture d’un livre de Michèle Romby « Le Dit du Chevalier Fantôme » qui nous relate les légendes de ces ruines. 

 

De retour à Strasbourg, face à la Cathédrale, j’ai eu le même choc visuel que beaucoup de touristes ou de voyageurs, un peu comme si je la voyais pour la première fois au lieu de la considérer, comme quand j’étais petit, à la façon d’une sorte de mobilier urbain, un monument que l’on est habitué à voir là. Je redécouvre cette cathédrale et ses gargouilles avec leurs physionomies souvent féroces et maléfiques qui ricanent, qui hurlent, qui sourient de travers.

 

Elles ont toutes un point commun : elles nous regardent de haut, nous qui sommes en contrebas. Et comme ce bâtiment est immense, avec de nombreuses galeries et recoins, il est idéal pour nicher, se cacher et… chasser.

 

On peut y découvrir de nombreuses espèces d'animaux : des faucons, chouettes, chauve-souris, martinets, buses ainsi que des petits rongeurs comme des souris ou des martres. Alors, je me suis mis à les confronter à l’univers des gargouilles et des chimères. Mais pas d’une manière réaliste : je ne peins pas les hôtes présents de la cathédrale, je peins des animaux qui trouvent refuge dans la cathédrale comme dans une arche de Noé.

 

Comme directeur artistique, j’ai toujours travaillé sur l’impact des visuels dans la publicité et dans l’édition. Pour moi la peinture est une prolongation de ce métier, une façon de regarder différemment ce qui nous entoure.

 

 

LA  CATHEDRALE  ET  SES  DEMONS

 

MADE IN ALSACE : « Les gargouilles, nées des innombrables génies du Christianisme que furent les sculpteurs des cathédrales, se confrontent à de vivants témoins, des animaux qui viennent les conjurer ou cohabiter dans un magique lieu d’asile, entre terre et ciel » écrit Michèle ROMBY dans les textes accompagnant votre album « La Cathédrale et ses démons ». La Cathédrale est donc un lieu de rencontres et de confrontations ? Est-ce cela qu’illustrent vos toiles ?

 

JEAN-LUC BRAESCH : Oui, la Cathédrale est bien un lieu de rencontres et de confrontations. Je cherche avant tout à réveiller ces gargouilles figées dans la pierre depuis plus d’un millénaire, en leur donnant un regard humain. Ce qui donne plus d’intensité à leurs visages, pour une confrontation ou une amitié plus directes avec le monde vivant des animaux.

 

MADE IN ALSACE : Amateurs de dessins, toiles et aquarelles, nous avions presque tiré un lien entre votre regard et celui de John Howe dans son album « Cathédrale ». La même fascination pour la Cathédrale « Notre Dame de Strasbourg ». Que vous inspire cette belle strasbourgeoise ?

 

JEAN-LUC BRAESCH : Je n’avais pas vu le travail magnifique de John Howe, dans son album « Cathédrale » avant de me lancer dans mes peintures sur les gargouilles de Notre Dame. Par ailleurs nous avons été dans la même école, et j’ai eu le même professeur que lui, M. LAPOINTE, à l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg.

 

Mais ma démarche est différente, j’ai essayé de peindre la confrontation entre deux univers, entre le monde vivant des animaux et le monde minéral des gargouilles, des statues et des chimères, entre le monde spontané de la nature et l’art issu de siècles de croyance.

 

L’ANGE  BLUES  FAÇON  J-L B

 

MADE IN ALSACE :  Source d’inspiration et sanctuaire au final ? On a vu aussi sur votre site quelques « détournements » de statues ?

 

JEAN-LUC BRAESCH : Vous faites allusion à l’ange qui fume une cigarette, on peut y voir un souvenir de l’Ange Bleu de Josef Von STERNBERG. Le personnage ailé penché au-dessus du vide est clairement inspirée du film de Wim WENDERS « Les ailes du désir », et le détournement de la statue de Synagoga est un hommage clin d’œil au footballeur MARADONA.

 

MADE IN ALSACE :  Où peut-on, pourra-t-on découvrir vos œuvres en plus de votre site internet ?

 

JEAN-LUC BRAESCH : tout simplement dans mon atelier qui se situe dans le quartier de la Cathédrale. (sur rendez-vous au 06 60 08 34 69)

 

Stéphane BOURHIS
Journaliste

 

 

JEAN-LUC  BRAESCH , THE   GARGOYLES.

 

One always returns to first loves : to one’s birthplace, Strasbourg, Alsace. After graduating with distinction from the Superior School of Decorative Arts, Jean-Luc Braesch moved to Paris. There, he became Art Director for advertising agencies including Havas, McCann Erickson, CLMBBDO and Saatchi & Saatchi. Once awarded a prize from the Billboard Museum, he was named to the examining jury of the Art Director’s Club. He then spent many years directing the creative division of the OCDE’s publishing department.

 

Back in Alsace, Jean-Luc now paints the ruins of Vosges mountain chateaux, as well as their sovereign, Notre-Dame de Strasbourg. With its gothic sandstone ornamentation and harmonious overall structure celebrated by none other than the great Goethe, the cathedral has impacted imaginations far beyond the romantic tradition. Jean-Luc Braesch’s studio is just a few steps from the edifice. Every day he passes under the famous gargoyles, born of the countless medieval geniuses who sculpted them.

 

They still confront witnesses of today, as if such imaginary beasts could perform exorcisms on the living and inhabit a magical place of refuge between heaven and earth. Guarding the sanctuary and yet demonic, the multifaceted gargoyle population repel evil and ward off bad spells, while at the same time they warn against stray destructive impulses. In today’s world, all living beings are endangered.

 

There are many enemies, including an overwhelming cultural entropy. It may, then, be natural for these supernatural beings to both take and offer shelter in such a holy places, sanctuaries for a common survival. Far from abstractions that disfigure their subjects or disorient their objects, these stone spirits at one and the same time prefigure a utopian dream and predict pending disaster.

 

They seem alive with their humble but persistent commentary, whether expressing the nostalgia for faith, the adoration of creative beauty, or the suggestion of a place where spirit might transcend mortal matter. Jean-Luc’s paintings capture all of the complex ideas inhabiting the Strasbourg gargoyles. 

 

James H.RUBIN
Historien d’art,

University of New York

 

 

 

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CONTACT
Jean-Luc BRAESCH

06 60 08 34 69
jeanlucbraesch@gmail.com